Kumiut était à l’Institut Français de la Mode pour la conférence du Global Compact France sur le risque de corruption à l’international

Kumiut était à l’Institut Français de la Mode pour la conférence du Global Compact France sur le risque de corruption à l’international

Le 04 juin dernier, KUMIUT s’est rendue à l’Institut Français de la Mode (IFM), situé dans les Docks du quai d’Austerlitz et la Cité de la Mode et du Design, pour assister à la conférence organisée par le réseau France du Pacte Mondial des Nations Unies (Global Compact) en partenariat avec ACTE International.

Axée sur le risque de corruption dans la supply chain internationale, la conférence a vu se succéder les témoignages de Baptiste Pecriaux, Chargé de plaidoyer secteur privé au sein de Transparency International, Anne Le Rolland, Présidente d’ACTE International et Laurent Moulet, Directeur exécutif de Molinel.

Entre sensibilisation, attitudes à adopter et mesures à privilégier en matière de prévention de la corruption, les témoignages ont convergé sur la nécessité, pour les entreprises, d’établir un diagnostic de leurs zones de risques afin d’être en mesure d’élaborer un plan d’actions adapté aux spécificités de leur situation et au niveau d’exposition de leur activité.

Présentée comme un sujet délicat à maints égards, la corruption s’invite souvent, de manière insidieuse, dans l’entreprise et nécessite une vigilance toute particulière lorsque les activités se font à l’international. Les intervenants ont ainsi rappelé que, selon les statistiques établies par l’OCDE, les secteurs du commerce et du transport, très mondialisés, se trouvent être particulièrement exposés et concernés par les questions de corruption.

En effet, lorsque la supply chain d’une entreprise est internationale, les risques sont importants, à la fois du fait du niveau de corruption avéré dans certaines zones du monde, mais également, de la multiplicité des acteurs amenés à intervenir. Comme l’a souligné Anne Le Rolland, là où il y a intervention de l’humain, réside un risque de corruption, d’où l’intérêt d’étudier le sujet dans la supply chain où se succèdent plusieurs maillons humains (les négociateurs, les « ouvreurs de marché », les fournisseurs et clients, les administrations et autorités de contrôle, les sous-traitants, les prestataires de la chaîne logistique).

S’il a été rappelé que la corruption présente, encore aujourd’hui, de nombreux avantages qui justifient son existence dans beaucoup d’endroits du monde – cf. l’Indice de Perception de la Corruption (IPC) de Transparency International, la lutte contre la corruption est aujourd’hui un enjeu pour les entreprises en termes de respect des engagements pris, notamment au travers de principes éthiques, mais aussi de maîtrise des risques. La corruption, comme l’a souligné, Baptiste Pecriaux, expose l’entreprise à des risques importants : risques juridiques (pénal), risques d’image et de réputation, risques commerciaux et de compétitivité (perte de contrats, listes noires), risques de déstabilisation sur les marchés financiers, et risques de déstabilisation de l’organisation interne.

Tous ont souligné l’importance de l’implication des plus hautes instances de l’entreprise dans la lutte contre la corruption « c’est un sujet suffisamment lourd, humainement parlant, pour être traité au plus haut niveau de l’entreprise » a indiqué Laurent Moulet, ainsi que la nécessité de mettre en place une politique anti-corruption au sein de son entreprise, ou tout du moins un ensemble de règles claires et précises, connues de tous (collaborateurs mais aussi parties prenantes), afin de prévenir les risques.

A titre de rappel, la lutte contre la corruption est l’un des dix principes directeurs du Global Compact sur lesquels les entreprises signataires doivent s’engager.

Verbatim de la conférence :

Baptiste Pecriaux, Transparency International :

  •  « Le conflit d’intérêt n’est pas un problème en soi, la question est de savoir comment on va en tenir compte et le traiter ».
  •  « Lutter contre la corruption est pour une entreprise le moyen de respecter ses engagements et de maîtriser les risques ».
  •  « Pour qu’une entreprise accepte de s’engager, il faut qu’elle ait identifié un risque à ne pas le faire ».

Anne Le Rolland, Présidente d’ACTE International :

  • « La supply chain est une grande chaîne où des personnes ont intérêt à utiliser les flux de produits pour obtenir des gains ».
  • « Vous pouvez mettre toutes les technologies existantes, toujours améliorer la vitesse de circulation des flux, à toutes les étapes de la supply chain, il y a des flux physiques qui y sont rattachés et donc des possibilités de corruption ».
  • « Le transitaire est le maillon fragile de la supply chain internationale ».
  • « Les pays à faible gouvernance et faiblement informatisés présentent un risque majeur en matière de corruption ».
  • « L’Inde a un retard volontaire dans l’informatisation de ses opérations douanières car cela fait vivre encore beaucoup de familles ».

Laurent Moulet, Molinel :

  • « On a besoin d’une traçabilité claire quand on travaille dans le textile ».
  • « Au sein de Molinel, nous avons préféré une responsabilisation collective [ndlr : sur le sujet de la lutte contre la corruption] plutôt que la nomination en interne d’un « Monsieur Propre » ».

Interventions de la salle :

  • « La corruption est endémique en Afrique, en particulier au Nigéria mais pas seulement ».

Pour en savoir plus :