
Global Compact France : la présidente de KUMIUT a assisté au déjeuner-débat sur le thème « La RSE, enjeu de gouvernance »
Le 09 avril dernier, la présidente de KUMIUT a assisté au déjeuner-débat, organisé par le Global Compact France, à la Maison des Polytechniciens (Paris 7ème), en présence d’Anne-Marie Idrac, Présidente du club RSE de l’IFA (Institut Français des Administrateurs), sur le thème : « la RSE, enjeu de gouvernance ».
L’IFA s’intéresse de près à la RSE
A l’occasion de la publication des recommandations de l’IFA en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises, faisant suite à l’enquête réalisée fin 2013 par le « Club Administrateurs RSE » auprès de 30 conseils d’administration d’entreprises, le Global Compact France a invité Anne-Marie Idrac à venir présenter l’état de la réflexion sur la RSE au sein des organes de gouvernance (conseils d’administration).
Anne-Marie Idrac a débuté son propos en précisant que, lorsqu’elle était en poste au sein de la SNCF, dont elle fut la dirigeante de 2006 à 2008, elle avait toujours considérée la RSE comme une vraie opportunité, à la fois, « d’élargir le dialogue social, la relation aux clients » et « de tirer toutes sortes d’énergies positives dans l’entreprise ».
Elle a ensuite rappelé que, si la question de la RSE est, aujourd’hui, la nécessaire obligée des préoccupations de la gouvernance, du fait du contexte réglementaire (code AFEP-MEDEF, loi Grenelle 2, discussions européennes en matière de reporting), elle ne doit pas s’exercer comme une contrainte réglementaire mais bien comme une thématique de fond qui irrigue toute l’entreprise.
« C’est tellement important [ndlr : la RSE] que cela doit monter d’un cran dans l’entreprise et les conseils d’administration doivent s’en occuper ». « Il s’agit de sujets transversaux et stratégiques qui nécessitent d’être traités de façon globale, transversale et pas en silo ».
La RSE, préoccupation grandissante auprès des administrateurs
Anne-Marie Idrac a ensuite présenté les travaux et les conclusions du Club Administrateurs RSE de l’IFA. A sa grande satisfaction, l’enquête menée auprès de conseils d’administration d’entreprises de toutes tailles, tous secteurs, cotées et non cotées, a mis en lumière l’intérêt réel porté par les administrateurs sur les questions de RSE. Ces derniers ont, en effet, bien conscience de son impact positif sur le développement de l’entreprise, à travers notamment les notions comme la marque employeur (attractivité, y compris auprès des élites) ou le repositionnement business. « On constate vraiment un très grand intérêt dans les entreprises qui fonctionnent en BtoC, là où la pression du consommateur se fait le plus sentir ».
Pour autant, souligne la Présidente du Club Administrateurs RSE, les administrateurs interrogés avouent éprouver beaucoup de difficultés à appréhender la RSE qui apparaît comme un sujet flou, fouillis et tentaculaire. Ils mettent ainsi en avant la nécessité de développer des outils et des méthodes pour mieux se repérer, ils sont preneurs d’échanges de bonnes pratiques.
Les six recommandations de l’IFA, pour les administrateurs, en matière de RSE
1) Mettre de la RSE dans tous les sujets des conseils d’administration ; exemple : quel est l’impact d’une restructuration, d’une délocalisation, d’un plan social sur la RSE ?
2) Favoriser l’existence et participer aux travaux d’un comité RSE. Ce comité pourrait tout aussi bien être intégré à l’un des comités existants (audit ?), c’est d’ailleurs ce qu’Anne-Marie Idrac recommande n’étant pas très favorable à la création d’un nouveau comité comme un nouveau silo.
3) Solliciter le Président pour qu’il donne son impulsion sur les sujets de RSE.
4) Questionner le management sur le reporting RSE effectué à titre obligatoire ou volontaire/ « comply or explain ».
5) Tirer profit des regards externes indépendants ayant exprimé un avis sur la performance RSE de l’entreprise (agences de notation,…).
6) Intégrer des critères de RSE dans le calcul de la rémunération (part variable) des dirigeants.
Eclairages complémentaires suite aux échanges avec la salle
Les échanges, suivant l’intervention d’Anne-Marie Idrac et autour des questions posées par les participants, ont permis d’apporter plusieurs éclairages complémentaires sur des thématiques comme : la formation des administrations, la sous-traitance, les questions de sécurité notamment à l’international, le lien entre local et global, l’équilibre top down et bottum up, la RSE et le pacte de responsabilité.
A cette occasion, Emeline Pasquier, Présidente de KUMIUT, est intervenue pour apporter deux éclairages :
1) Si le conseil d’administration a pour rôle de challenger la stratégie de l’entreprise, la RSE peut l’y aider. En effet, très souvent les réflexions sur les questions de RSE challengent de façon positive et prospective la stratégie, « le travail de questionnement permis par la RSE est souvent fort utile à la consolidation de la stratégie ».
2) Suite au drame du Rana Plaza, qui a notamment pointé du doigt la responsabilité des entreprises dans toute leur chaîne de production/approvisionnement (achats, fournisseurs responsables), il est devenu criant que la responsabilité ne peut raisonnablement s’exercer sans véritable présence au local. Il est tout aussi illusoire de penser produire dans le respect des conditions de travail (normes sociales) sans être en capacité de savoir ce qui se fait à plusieurs milliers de kilomètres. Ce n’est pas un audit, même renouvelé chaque année, qui peut à lui seul certifier que tout est réalisé de façon durable et responsable.
KUMIUT se félicite que l’IFA plébiscite l’intégration de la RSE au sein des plus hautes sphères de l’entreprise et formule le vœu que cela soit à la fois entendu et mis en pratique le plus rapidement possible au sein des entreprises.
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