Retour sur le webinaire du Global Compact sur la gestion des invendus alimentaires

Retour sur le webinaire du Global Compact sur la gestion des invendus alimentaires

KUMIUT a assisté au Webinaire sur le thème de la gestion des invendus alimentaires, organisé le 26 mars dernier par le Global Compact France. Largement sensibilisée à la question, notamment à travers ses missions en conseil en responsabilité sociétale dans le secteur alimentaire, KUMIUT a suivi avec intérêt l’intervention de Joël Duc, Responsable Hygiène et Sécurité Alimentaire et Développement durable, Président du groupe de travail «Relations Partenaires» du comité de pilotage du Pacte national de lutte contre le gaspillage, qui représentait les Banques Alimentaires.

Du gaspillage alimentaire à l’aide alimentaire

Son intervention a débuté par un rappel des enjeux associés à la lutte contre le gaspillage alimentaire, un phénomène aujourd’hui reconnu d’ampleur mondiale. Au niveau national, la France s’est d’ailleurs engagée à réduire de moitié son gaspillage alimentaire à l’horizon 2025, un objectif qui concerne principalement les particuliers et les déchets alimentaires.

Ce sont les déchets alimentaires qui peuvent alimenter le don alimentaire et favoriser ainsi l’aide alimentaire qui concerne aujourd’hui 1 400 000 personnes en France à travers 100 000 tonnes de denrées collectées par les Banques Alimentaires, les associations ou les CCAS.

Panorama de l’aide alimentaire en France

Sur les 100 000 tonnes de denrées collectées chaque année, 52 000 tonnes viennent directement des denrées sauvées auprès des industriels, des producteurs et des grandes et moyennes surfaces.

De façon précise, les 100 000 tonnes de denrées collectées tirent leur origine des canaux suivants :
• Pour plus de 50% de la Grande distribution, des Industries agroalimentaires et des producteurs (ndlr : une aide en très forte augmentation)
• Pour moins de 50% d’un Fond d’aide européen, de l’Etat (aide complémentaire à celle de l’UE), de collectes.

D’un point de vue nutritionnel, les denrées collectées ne permettent pas encore une répartition nutritionnelle optimale pour ceux qui en bénéficient, il existe en effet des manques dans les produits carnés principalement (seulement 7,5% du total) mais également dans les fruits et légumes (21% du total) et les produits laitiers (23,2% du total).

Quels sont les enjeux associés aux dons alimentaires ?

Comme l’a précisé Joël Duc, les enjeux associés aux dons alimentaires sont multiples. Il y a un important enjeu sociétal à travers le lien social par l’alimentation et l’accompagnement fait autour des aliments distribués.  Il y a ensuite, derrière la lutte contre le gaspillage alimentaire, des enjeux économiques comme l’action de prévention des déchets, les coûts de valorisation des bio-déchets ainsi que la défiscalisation des dons. Il y a enfin un enjeu environnemental avec la réutilisation des denrées qui amène une réduction importante des Gaz à Effet de Serre (GES).

Les dons alimentaires : un cadre réglementaire clairement défini

Les acteurs économiques qui souhaitent effectuer des dons alimentaires doivent, pour être recevables, répondre à deux conditions :
• Assurer la maîtrise de la qualité sanitaire des produits
• Respecter la réglementation associée aux types de denrées concernées (réglementations européennes).

Il existe des guides concernant les dons édités par la Direction Régionale
de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt (DRAAF) de Rhône-Alpes qui peuvent éclairer la démarche.

Le don alimentaire, précise Joël Duc, peut être un don de produits mais aussi de prestations comme le transport ou la logistique ou encore la gestion de la chaîne du froid.

Les dons alimentaires se font depuis 2013 au bénéfice d’associations habilitées à distribuer des denrées alimentaires. Trois conditions sont exigées pour l’habilitation :
• La remontée d’indicateurs
• L’exigence de traçabilité
• Le respect du guide des bonnes pratiques d’hygiène.

Pour en savoir plus : www.banquealimentaire.org, www.pactemondial.org, www.draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/