
Kumiut a assisté à l’événement du réseau Women in Engineering (WIE) sur le thème : « Women on Boards »
Kumiut était présente le 09 avril dernier à l’événement organisé, dans les Salons des Arts et Métiers, par le réseau Women in Engineering (WIE)* sur le thème « Women on Boards ».
Kumiut, qui avait déjà eu l’occasion de traiter de la question des femmes dans les conseils à travers son cycle sur la gouvernance des entreprises via sa Web TV, a répondu avec joie à l’invitation du réseau WIE d’autant qu’il accueillait Odile Desforges, une administratrice accomplie avec quatre mandats dans des sociétés cotées en France et à l’international.
Le succès des quotas ou la réussite de la loi Copé-Zimmermann
En ce mois d’avril 2015, l’événement du réseau Women in Engineering (WIE)*sur le thème « Women on Boards » venait à point nommé dresser un premier bilan des avancées liées à la mise en application de la loi Copé-Zimmermann, après le premier cap de 2014 passé. En effet et pour mémoire, cette loi votée en janvier 2011 imposait, aux groupes français cotés et aux sociétés réalisant au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et employant plus de 500 salariés, d’avoir 20% de femmes dans leurs conseils d’administration ou de surveillance d’ici 2014 et attend qu’elles en représentent 40% d’ici 2017.
Un pari qui semblait loin d’être gagné lorsque l’on se souvient que les femmes étaient souvent les grandes absentes de conseils qui ne semblaient pas du tout disposés à les intégrer. Sous couvert de prétextes comme le manque d’expertes sur le marché ou encore la difficulté à trouver des femmes prêtes à s’engager, le constat demeurait sans appel : les conseils étaient résolument des chasses gardées, des clubs de pairs bien peu enclins à intégrer des femmes à siéger en leur sein. A l’époque des débats sur cette loi, Viviane Reding, alors n°2 de la Commission européenne, avait d’ailleurs eu cette phrase souvent reprise par la suite : « Moi non plus, je n’aime pas les quotas mais j’aime ce que provoque les quotas ».
Force est de constater qu’elle avait raison. A mi-parcours des objectifs fixés par la loi, la féminisation des conseils en France est devenue une réalité palpable. Bon nombre d’entreprises concernées ont d’ores et déjà dépassé le seuil des 20% en se rapprochant de celui des 40% avec une certaine avance par rapport à 2017. A fin 2014, plus de 30% des membres des conseils d’administration du CAC 40 sont des femmes et elles représentent 29% des membres des conseils des sociétés du SBF 120. Par ailleurs, plusieurs grandes entreprises telles que Legrand, Lagardère ou Areva ont déjà atteint le seuil des 40%.
Est-ce à dire qu’il n’y a plus d’efforts à produire et que la donne est totalement inversée ? Probablement pas mais le chemin est en bonne voie et il revient maintenant aux femmes de profiter de cette aubaine pour se faire connaître et obtenir des mandats.
Du contexte aux opportunités à saisir
L’objet de l’événement organisé par le réseau WIE était justement de stimuler les femmes présentes en leur montrant les opportunités offertes par un contexte beaucoup plus dégagé que par le passé, et de leur donner des clés pour leur permettre d’être demain d’éventuelles candidates à des postes d’administrateurs.
La table ronde, animée par Clara Lorentz, responsable RSE d’Altran, réunissait Dominique Druon, dirigeante d’Aliath, administratrice indépendante du groupe April et membre du comité de surveillance d’Alyotech, Xavier Herrmann, associé d’ACE Management en charge des investissements de capital-développement, et Danièle Huet Kouo, associée chez Adapte et membre du conseil d’administration de l’association Femmes ingénieures.
Fort de leur expertise, les différents intervenants ont présenté, de façon assez exhaustive, le contexte des conseils en abordant plusieurs thématiques :
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le rôle et la posture de l’administrateur ;
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le fonctionnement du conseil et de ses comités ;
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les effets positifs de l’arrivée des femmes dans les conseils : la professionnalisation et le rajeunissement des conseils, la démocratisation et l’arrêt du clonage, l’apport en terme de réflexion stratégique;
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et les profils recherchés en fonction de la taille des conseils.
On retiendra sur ce dernier point que, si les femmes ont bel et bien intégré les conseils, elles restent encore à l’écart de certains comités comme celui des nominations et rémunérations très majoritairement occupés par des hommes a contrario du comité d’audit plus ouvert.
On retiendra également la forte prédominance jusqu’alors des profils financiers dans le choix des administrateurs même si le recours à d’autres profils (communication, RH, juridique…) semble se faire jour et pourrait être une tendance à l’avenir.
Odile Desforges, l’exemple à suivre ?
A l’issue de la table ronde, le réseau WIE a accueilli, avec intérêt, le témoignage d’Odile Desforges, venue présenter son parcours exemplaire d’administratrice.
Avec quatre mandats dans trois sociétés cotées françaises (Safran, Sequana, Dassault Systèmes) et une société cotée anglaise (Johnson Matthey pls) ainsi que des rôles dans plusieurs comités (audit et risques, nominations et rémunérations), Odile Desforges incarne à la fois l’expérience et l’exemple à suivre. Avec pragmatisme et humilité, elle est ainsi revenue sur ses expériences passées, en particulier au sein du groupe Renault où elle fit carrière dans les achats – elle fut directrice des achats de Renault et Pdg de Renault Nissan Purchasing Organization (RNPO).
Aux premières lignes pendant plusieurs années sur des projets d’ampleur internationale (rachat, vente, réorganisation…), l’executive woman s’est forgée une riche expérience de l’entreprise qui lui a permis d’être attractive et recherchée par les conseils. Un solide bagage qui lui permet désormais d’exercer pleinement son rôle d’administrateur indépendant dont elle a rappelé l’apport essentiel dans le management des risques.
Retrouver les émissions de CL TV associées à la gouvernance des entreprises :
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Novembre 2014 / Thèmes : les femmes dans les conseils, la gouvernance des sociétés familiales, le comité stratégique consultatif : Cliquer ici
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Avril 2013 / Thèmes : le marché de la gouvernance et ses axes de progrès, le rôle de l’administrateur, les quotas de femmes dans les conseils : Cliquer ici
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Septembre 2012 / Thèmes : panorama de la gouvernance, modèles de gouvernance et comparaisons internationales, gouvernances ETI/PME : Cliquer ici
(*) Le réseau “Women in Engineering (WIE)” a été lancé à l’initiative de dirigeantes du groupe Altran en collaboration avec des femmes d’influence des groupes Safran et PSA. Il rassemble des femmes ayant des fonctions de direction dans le monde de l’ingénierie.