L’ascenseur émotionnel de l’entrepreneur dynamique

L’ascenseur émotionnel de l’entrepreneur dynamique

Nombreux sont ceux qui se demandent parfois quelle différence fondamentale peut bien exister entre le statut de salarié – celui qui travaille au service du projet de l’entreprise – et celui d’entrepreneur – celui qui travaille à créer le projet d’une entreprise. Cette différence fondamentale tient en ces quelques mots : l’ascenseur émotionnel.

Lorsque vous êtes salarié, il vous arrive comme tout un chacun de connaître des variations d’humeur. Un échec, un retard, un désaveu sont de nature à déclencher quelques modifications d’humeur qui vont du simple rictus de mécontentement chez certains à de vraies colères partagées chez d’autres. De la même manière, un succès, un compliment, une bonne surprise procurent un sentiment positif qu’encore une fois chacun exprimera selon son caractère et sa capacité à manifester ses sentiments.

Dans un cas comme dans l’autre, si les émotions varient et constatent le passage d’un état dit de bonne humeur – good mood – à un état de mauvaise humeur – bad mood – et vice-versa, les écarts émotionnels sont relativement faibles, si bien que dans bon nombre de cas ils sont imperceptibles, soit du sujet lui-même, soit de ses collègues de travail. Et si tel n’est pas le cas, un petit tour à la machine à café aura tôt fait de faire oublier la contrariété temporaire ou au contraire d’offrir en partage un bon moment positif.

En ce qui concerne l’entrepreneur, disons l’entrepreneur dynamique au sens schumpetérien du terme, la situation est toute autre et légèrement plus complexe. Ce qui se passe dans l’entreprise, de bon comme de moins bon, le touche au plus haut point. Et la raison en est simple : le projet de l’entreprise est celui de l’entrepreneur qui le vit dans une intimité qu’aucun salarié, quel que soit son niveau d’attachement à son entreprise, ne peut concevoir. Et donc ne peut ressentir et vivre aussi intensément.

Le lien est tellement fort entre l’entrepreneur et son entreprise que toute contrariété ou toute bonne nouvelle prend une ampleur sans commune mesure. Là où la perspective d’un nouveau projet ou le contact renouvelé d’un client génère une véritable exaltation – il est tout de même assez rare de faire des bonds de sa chaise en entreprise, l’annulation d’un rendez-vous ou le retard annoncé d’un projet fait entrer l’entrepreneur dans un désarroi plus que déconcertant – il est également assez rare d’être dépité par une réunion qui s’annule au sein de l’entreprise.

Ainsi, loin des timides soubresauts de l’âme du salarié impliqué, l’entrepreneur dynamique est en proie à de véritables tempêtes des sentiments qui le font passer de périodes d’euphorie à des moments de doute et de remise en question profonds. D’aucuns vont prendre peur en constatant que l’entrepreneur dynamique doit s’accommoder d’un vécu émotionnel à donner le vertige, d’autres au contraire y verront l’opportunité de vivre plus intensément chaque instant.

Un vrai choix de vie au final…